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L'île-prison

 

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C'est une forteresse au milieu de l'océan, un bloc de roche avec des barreaux aux fenêtres - on dirait un peu Fort Boyard, mais parallélépipédique. Pas une terre émergée à l'horizon, des hommes en armes qui montent la garde au sommet de murailles impénétrables. C'est l'île-prison.

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A l'intérieur, le directeur, évidemment sadique, entouré de gardiens évidemment brutaux et complices, exécute de sang froid un détenu qui a tenté de s'échapper. Il rajoute une croix sur la crosse de son pistolet. Personne ne s'échappe de l'île-prison.

Au même moment, un hélicoptère amène un nouveau prisonnier. Grand, gôlé comme un tank, des sourcils épais et un visage fermé qui ne trahit guère que quelques éclairs de mépris amusé. Le directeur le reçoit et entend faire forte impression. Il martèle que personne ne s'échappe de l'île-prison. Que ceux qui essaient deviennent des croix sur la crosse de son flingue.

Le prisonnier n'a que faire de ces mises en garde. Ce prisonnier, c'est Golgo 13, le tueur à gages qui ne rate jamais sa cible, celui qui n'a besoin que d'une seule balle. Condamné à perpétuité.

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Pratiquement inconnu en France mais célébrissime au Japon, Duke Tôgô, alias Golgo 13, est le héros d'un manga qui paraît sans discontinuer depuis bientôt 50 ans. Ses aventures ont fait l'objet de multiples adaptations sous forme de séries animées et de films. Pour vous expliquer Golgo 13, le plus simple serait sans doute de vous parler d'abord d'une autre série autrement plus connue chez nous : Nicky Larson.

Adapté en anime à partir d'un manga de Tsukasa Hojo, comme Cat's Eyes, il a fait les très riches heures du Club Dorothée. Pour vous rafraîchir la mémoire : Nicky Larson est un ancien mercenaire qui travaille comme garde du corps à Tokyo. Obsédé sexuel à un degré inquiétant, il accepte uniquement de protéger des femmes jeunes et jolies. Son assistante, Laura, est amoureuse de lui et l'empêche de d'agresser sexuellement ses clientes, généralement à coups de masse, dans des scènes grand-guignolesques. Il a également un associé occasionnel, Mammouth.

Eh bien Golgo 13, c'est un peu un City Hunter, mais amputé de toute sa fantaisie, de toutes ses faiblesses. Si Nicky Larson ne tue jamais (on comprend confusément qu'il a vu couler trop de sang pendant ses années de barbouze), Golgo 13 ne rate jamais sa cible. Golgo, c'est Nicky Larson qui aurait réglé son problème sexuel de la manière la plus directe possible : les prostituées, qu'il baise mécaniquement quand il a envie de se détendre. Une machine à tuer parfaitement huilée qui ne déconne jamais, ni ne prononce jamais un mot de plus qu'il n'est strictement nécessaire.

Nicky Larson, lui, est au fond un brave type. C'est clairement un malade sexuel mais dans l'adversité, il parvient à se transcender pour devenir City Hunter - un vrai héros irradiant une confiance en soi absolue, fondée sur des capacités de tireur proprement surnaturelles. L'un n'excuse pas l'autre, mais cette dualité parvient à faire de lui un personnage intéressant, avec une certaine épaisseur.

Et puis surtout, les femmes dans City Hunter sont bien moins godiches qu'on ne pourrait le croire au premier abord. Elles ont des carrières, des motivations propres, des objectifs. Elles refusent de se laisser intimider par des ennemis pourtant dangereux et sans pitié. Elles suivent leur propre chemin, et n'hésitent pas à talocher la gueule de Nicky Larson quand il les harcèle. Et si elles ne le font pas, c'est Laura qui s'en charge à coups de masse.

Au fond Nicky Larson survit et triomphe en dépit de sa maladie mentale grâce à son entourage. Laura et Mammouth sont là pour le sortir de la merde et suppléer à ses inconséquences. Golgo 13, lui, est toujours seul. Toujours trahi par ses intermédiaires, contraint de tuer pratiquement tous ceux qui lui adressent la parole, pour prix de sa survie solitaire.

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Evidemment c'est difficile de parler de Nicky Larson sans dire un mot, au moins, de son doublage. Faites le test avec n'importe quel trentenaire à votre disposition : il y a fort à parier qu'il garde un souvenir net du doublage français de City Hunter. Sans aller aussi loin dans la trahison grotesque que celui de Ken le Survivant, il participe à faire de Nicky Larson une œuvre particulière, distincte de la série d'origine.

D'abord il y a une légère couche de censure et d'euphémismation qui vise surtout à gommer les références sexuelles et scatologiques les plus évidentes. Les érections intempestives de Nicky Larson, sur lesquelles repose (hum) une bonne part du comique de la version manga, sont absentes, mais c'est amusant quand même d'entendre le doublage se démener pour justifier ou camoufler la lubricité permanente du héros. Et puis surtout, ce doublage repose sur une idée que je trouve parfaitement géniale : le méchant, quel qu'il soit, a toujours le même doubleur (le regretté Maurice Sarfati) et les mêmes tics verbaux - il dira au moins une fois dans l'épisode « Tu m'as fais bobo ! » et sera systématiquement incapable de prononcer correctement les noms de Mammouth et Larson.

L'immuabilité de la voix du méchant est un clin d’œil au spectateur : oui, tous les épisodes reposent sur un schéma immuable. Oui, quel que soit son costume, c'est toujours le même méchant. Oui, à un moment Nicky va arrêter de faire l'imbécile et montrer son vrai visage.

La dualité du personnage de Nicky Larson est fascinante. Perpétuellement en rut et perpétuellement frustré au quotidien, il ne parvient à transcender son obsession sexuelle que face à un danger imminent. Là, fini de déconner. Alors que tout le monde le prenait pour un incapable, il se métamorphose soudain pour devenir City Hunter : beau et classieux, le sang froid et la maîtrise de soi personnifiés, capable de prouesses de tir et d'adresse parfaitement surhumaines. Golgo 13, en somme.

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Tiens, d'ailleurs : dans l'OAV Bay City Wars, City Hunter se trouve lui aussi enfermé sur une île étrange - une île qui ne vous sera tout à fait inconnue, lecteurs intrépides et fidèles :

C'est Odaiba, mâtinée d'un peu de Dejima et d'un soupçon d'île Panorama. Tout y est : le petit pont, la forme symétrique, le parc d'attraction, la tour. On retrouve aussi des références plus contemporaines comme Die Hard I & II, et un méchant disproportionné en armure madmaxienne tout droit sorti de Ken le Survivant, justement.

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C'est la technique de Rampo au début du XXe siècle : insérer son héros dans les histoires de ses auteurs classiques favoris.

Mais revenons-en à notre île-prison. En bonne oeuvre de genre, Golgo 13 fonctionne toujours comme une relecture d'une trame déjà connue. Sur l'île-prison, on est d'emblée dans le film de prison haute sécurité ultra-classique. On avait déjà coché la case 'directeur sadique', et à partir de là les scènes classiques s'enchaînent : Golgo arrive dans la cellule, tout le monde a une sale gueule de gros dur, mais il établit d'entrée sa domination.

La lutte psychologique se poursuit : Golgo est privé de bouffe par le gardien sadique. Qu'à cela ne tienne : bîm il tabasse 12 gardes, tient tête au directeur devant tous les prisonniers.

Condamné à mort pour son insolence, Golgo est transféré dans l'aile des prisonniers récalcitrants. Son voisin de cellule voit clair dans son jeu : Golgo a un plan pour s'échapper, et il veut partir avec lui. Il lui demande quelques trucs de l'atelier pour préparer l'évasion, puis c'est parti. Pendant tout ce temps, Golgo est fidèle à lui-même : impénétrable, sur de lui, vaguement goguenard. Le type qui ne doute pas un instant qu'il va réussir son évasion.

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A un moment de l'épisode, on apprend que l'île-prison se trouve au large de l'Alaska. D'une manière générale, Golgo 13 a lieu partout sauf au Japon. Souvent aux Etats-Unis, dans les métropoles, ou au contraire autour de la propriété gigantesque et surprotégée de quelque aristocrate européen décadent. Les décors et les rouages de l'intrigue visent toujours un certain réalisme : on retrouve souvent des institutions réelles ou des bâtiments célèbres. Il s'agit de faire exotique, mais crédible.

Sauf que les personnages censément occidentaux ont toujours des réactions typiquement japonaises : au hasard, la direction de la SEC qui décide à l'unanimité d'engager Golgo, l'air grave, dans une réunion où personne ne parle plus fort qu'un autre ; le paparazzi qui renverse la table basse ; ou la police de Baltimore avec un labo ultra-moderne et des écrans géants, risible pour qui a vu The Wire.

Dans Golgo 13, la représentation des Occidentaux est très codifiée. Ils ont de gros nez et des cheveux clairs, merveilleusement bouclés. Les femmes ont des hanches invraisemblables et des seins qui doivent leur causer de sévères douleurs lombaires. Ca rappelle un peu comme notre propension à représenter les Asiatiques comme de petits bonshommes aux yeux fermés (penser aux Chinois de Lucky Luke, par exemple). Le résultat est un catalogue de clichés assez amusants, pleins d'une intention documentaire louable, mais qui finit surtout par évoquer Le Dernier Samurai, avec Tom Cruise - le public aime l'exotisme, mais il est perdu dès qu'on touche à ses archétypes ou à ses structures narratives.

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J'adore le moment où Nicky Larson arrête de déconner et se révèle enfin - ce moment où il devient Golgo 13, le cynisme en moins. On dirait le moment où les questions apparemment loufoques de Sherlock Holmes deviennent enfin compréhensibles, le moment où Columbo abat ses dernières cartes, où il arrête de jouer à l'abruti.

Evidemment, j'adore aussi Columbo, comme tout le monde. C'est une série incroyablement populaire, éternellement rediffusée, et qui pourtant ne serait sans doute jamais lancée aujourd'hui : on sait dès le début qui est le coupable, le personnage principal n'apparaît pas avant quinze bonnes minutes, parfois plus, tous les épisodes sont pareils, le héros n'est pas très sexy, il y a des soucis de continuité, etc.

Et de fait la question se pose : qu'est-ce qui nous fascine tant chez Columbo, tous ? Le kitsch merveilleux des décors, le plaisir de voir les guest stars cabotiner, le plaisir de voir Peter Falk cabotiner, le plaisir de savoir exactement ce qui va se passer - la certitude que tout est en ordre, que les méchants sont punis et que les bons triomphent.

Un de mes épisodes favoris de Colubmo se passe pendant une croisière. Un paquebot, c'est à dire un lieu clos, avec des cabines, et une organisation panoptique renversée - une prison flottante où les gens paient pour être enfermés et se montrer à ceux restés à terre.

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Incidemment, les premiers récits criminels japonais, parus avant l'ouverture à l'Occident, adoptaient eux aussi une structure chronologique, dépourvue de mystère. Quand les romans policiers occidentaux sont arrivés au Japon, à la fin du XIXe siècle, les lecteurs comprenaient mal pourquoi l'identité de l'assassin n'était pas immédiatement révélée.

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La série est à peu près inconnue chez nous mais il existe un équivalent direct à Columbo au Japon. Ca s'appelle Furuhata Ninzaburō, et c'est une des séries japonaises ayant connu la plus grande longévité (42 épisodes tournés de 1994 à 2006). Le dispositif est strictement identique à celui de Columbo : au début de l'épisode, on assiste à l'exécution minutieuse d'un crime prémédité par le méchant de la semaine. Comme dans Columbo, les criminels sont souvent des personnalités du spectacle, des riches ou des gens menant des vies inhabituelles. Et comme dans Columbo, ils sont souvent joués par des guest stars (ici Sanma Akashiya).

Après le meurtre, l'enquête démarre et Furuhata entre en scène. Il est bizarre (a-t-on jamais vu un policier japonais avec une coiffure pareille ?), un peu ridicule avec sa diction affectée, manifestement inoffensif. Le meurtrier répond volontiers à ses questions. Mais plus l'épisode avance et plus ces questions deviennent gênantes et font apparaître les contradictions et les lacunes d'un crime censément parfait - bref, le seul mystère est de savoir comment (et non pas si) Furuhata va réussir à confondre l'assassin, exactement comme Columbo.

Je m'y connais trop peu pour l'affirmer mais j'ai l'impression que les deux dispositifs reflètent les différentes traditions comiques des Etats-Unis et du Japon : one-man-show vs. manzai.

Il y a tout de même quelques différences. Furuhata est excentrique, mais d'une élégance impeccable, et certainement pas working class comme Columbo. Il a un assistant qu'il martyrise, Imaizumi, auquel échoie le rôle du plouc balourd joué par Columbo en début d'épisode. Et surtout, à la fin de l'épisode, au moment de la coupure pub qui précède la confrontation finale, Furuhata fait face à la caméra et s'adresse directement aux spectateurs, pour leur demander s'ils ont résolu l'énigme. Les premières fois c'est un peu déstabilisant, on a l'impression que c'est Julien Lepers faisant apparaître un indice pour vous qui jouez chez vous. Ca peut sembler grossier mais ça met en lumière un point fondamental.

En théorie, il ne devrait y avoir aucun suspense dans un épisode de Columbo ou de Furuhata Ninzaburō : on sait très bien qui est le coupable, puisque c'est par là que l'histoire commence. On sait même qu'il se fera pincer. C'est stipulé dans le contrat implicite de la série. Et pourtant on regarde jusqu'au bout parce qu'il reste un mystère à résoudre : comment le détective confondra-t-il le meutrier ? Quelle erreur le meurtrier a-t-il commis dans la préparation ou l'exécution de son crime apparemment parfait ?

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Mes épisodes favoris de Furuhata Ninzaburō sont ceux qui se jouent dans des contextes japonais traditionnels : poterie, go, kabuki, rakugo... En plus du plaisir habituel de l'enquête s'ajoute celui de découvrir un côté méconnu du Japon, présenté de manière à intéresser les Japonais et non les étrangers - c'est à dire avec l'objectif de réenchanter quelque chose qui pourrait sembler ringard aux jeunes, tout en flattant le souvenir qu'en gardent les vieux.

Un parallèle intéressant : le fonctionnement de ces épisodes est assez similaire aux enquêtes de Hanshichi, des récits policiers qui paraissaient au début du XXe siècle et venaient flatter la nostalgie du public japonais pour le monde perdu de l'ère Edo. Les années passent mais le Japon est toujours perçu et se perçoit toujours lui-même comme un monde finissant, en mutation, en passe de disparaître, dont il faut savourer avec une pointe de nostalgie le passé élégant et doux, parfois naïf.

Ce n'est heureusement pas le seul ressort des enquêtes de Furuhata Ninzaburō. On y voit aussi énormément de situations stéréotypiques du Japon des années 1990 et 2000 : femmes de pouvoir, gratte-ciels tokyoïtes, musiciens classiques, talk radio, parcs d'attraction, etc. Pour moi qui ai vu la série vers 2015, le potentiel nostalgique est énorme : c'est le Japon que j'aime et qui se représente et s'analyse dans tout ce qu'il a d'unique, de spécial, d'insulaire, le tout sous l'aspect qu'il avait lorsque ma fascination pour lui est née. Comme Columbo aime à montrer la décadence des riches angelinos pour ce qu'elle a de profondément américaine, Furuhata Ninzaburō c'est le Japon qui aime à se sentir indubitablement japonais.

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Entre la femme vénéneuse, les récits enchâssés et l'empoisonnement, on nage en plein Rampo.

Il y a d'ailleurs un épisode très étonnant de Furuhata Ninzaburō qui se passe aux Etats-Unis, non pas dans un paquebot mais dans un autocar. Furuhata et Imaizumi vont d’Atlanta à New York pour rendre visite à un personnage d’un ancien épisode - au fond peu importe le prétexte. Ils remarquent au fond du car une femme indubitablement japonaise. Elle voyage seule, Furuhata engage la conversation avec elle. Ils parlent du mal du pays, du fait de rencontrer des compatriotes loin de la mère patrie. Lorsque la voyageuse apprend que Furuhata est policier et doué pour résoudre les mystères, elle lui en raconte un. Cette femme a tué son mari grâce à une pâtisserie japonaise qu'elle avait empoisonnée. Evidemment, les policiers américains ignoraient l'existence de cette pâtisserie et ils se sont fait berner par la dokufu. Mais Furuhata, lui, ne s'y laisse pas prendre.

Il faut un Japonais pour comprendre le crime d'un Japonais. Voilà la morale de l'épisode. Les Japonais se pensent résolument étrangers, uniques, insulaires.

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Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce qu'à mon sens, malgré tout, le véritable Columbo japonais, disons le véritable reflet de Columbo au Japon, ce n'est pas Furuhata Ninzaburō, mais bien Golgo 13. Les épisodes suivent à peu près tous une trame identique : quelqu'un de très influent engage Golgo 13 pour assassiner un de ses ennemis, généralement dans des conditions absurdes (dans un avion, derrière une vitre blindée au sommet d'un immeuble, etc.). Il y a la même fascination malsaine pour l'argent et les riches, qui sont toujours décrits comme corrompus, veules et dépravés.

En général, les clients ne valent pas mieux que ceux qu'ils veulent faire tuer. Ils déballent leurs petites rancoeurs et leurs plans minables pour se justifier. Golgo les écoute, mais il ne répond rien. Bien sûr qu'il accepte, tant qu'on paie son prix. Il prend son argent et s'en va.

Le reste de l'épisode nous donne à voir ses préparatifs minutieux et silencieux, jusqu'au moment fatidique où Golgo sort son fusil à lunette et tire en retenant sa respiration. Une seule balle, jamais plus. Souvent, on ne voit même pas Golgo tirer, seulement sa cible tomber, mais personne ne doute de ce qui vient de se produire.

Golgo ne dit rien, alors que Columbo parle tout le temps, mais c'est égal : chacun à sa manière, ils refusent de nous laisser voir leur jeu. On n'entre jamais dans la tête de Golgo 13. On l'observe de loin, au hasard des rencontres, comme si nous étions l'un de ces journalistes qui cherchent parfois à le traquer ou à le photographier. Comme dans Columbo, il n'y a pas à proprement parler de suspense : bien sûr que Golgo 13 va réussir sa mission et échapper à la police. C'est obligatoire. Mais comme dans Columbo encore, nous sommes fascinés parce que nous ne savons pas ce qu'il pense, ce qui se passe derrière ce regard dur et noir. Le peu qu'il dit laisse apercevoir un cynisme absolu, mais nous, spectateurs, voulons toujours croire qu'il y a autre chose à chercher. Nous cherchons désespérément un sens, une explication.

Parfois, des personnages croisant la route de Golgo en font autant. Ils essaient de communiquer avec lui. Ils en appellent à sa générosité, à son humanité. Comme nous, ils veulent croire que le regard d'acier de Golgo cache autre chose que violence et cynisme. C'est leur erreur, et généralement leur perte.

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Et l'île-prison, alors ? L'évasion réussit, et le co-détenu qui a participé à l'aventure sent naître un vrai sens de la camaraderie entre Golgo et lui, une amitié virile et touchante entre deux gros durs. Quand vient le moment de l'évasion, ils sont beaux comme des nageurs synchronisés. Quand (plot twist !) le directeur sadique interrompt leur évasion, Golgo règle tout ça d'une bonne patate supersonique, hop nos deux gaillards volent le bateau lancé à leur poursuite et filent vers la liberté.

Une arrivés fois à terre, Golgo récupère son flingue et abat sans hésiter son nouveau copain. Il s'agissait en réalité de sa cible, incarcérée dans une île-prison inexpugnable. Impossible de trouver un coin discret où poser un fusil à lunette, impossible de s'approcher en hélicoptère sans se faire canarder, impossible de se faufiler discrètement à l'intérieur. Pas moyen d'y couper, il fallait se faire enfermer et s'évader avec lui pour le descendre.

Le contrat est rempli. Golgo 13 ne rate jamais sa cible.

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Sauf mention contraire, images, textes, conception & réalisation : Martin Lafréchoux

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